Culture

Ce que les hipsters lisent

Infinite Jest par JinxiBoo, License CC.
Infinite Jest par JinxiBoo, License CC.

Temps de lecture: 2 minutes

En gros, si vous n'avez pas lu Infinite Jest, vous n'êtes pas un hipster. Pour les Français, c'est un peu comme rajouter une condition inhérente au hipster: il doit être bilingue, car ce roman de David Foster Wallace n'est pas (encore) traduit en France.

Good Reads a établi un logigramme (oui, le mot flow chart est traduisible) des lectures de hipsters.


Une fois que vous avez lu Infinite Jest, qui parle de tennis, de dépression et du Québec, vous avez votre passeport vers l'hipsteritude, et vous pouvez lire notamment Embassytown, roman de science-fiction du Britannique China Miéville ou 2666 roman posthume du Chilien Roberto Bolaño.

Good Reads conseille aussi A la Recherche du Temps perdu de Proust, mais je ne crois pas que Proust puisse être hipster en France. Trop connu. Même sans l'avoir lu, tout le monde parle madeleine. Cela de colle pas avec la mentalité niche du hipster.

Good Reads conseille aussi:

  • Pour les hipsters qui aiment les histoires dans lesquelles il ne se passe rien: Open City, du Nigério-américain Teju Cole.
  • Pour les hipsters qui prennent leur café dans des endroits branchés: Fun Home, Une tragicomédie familiale d'Alison Bechdel. (C'est un roman graphique, +10 points d'hipsteritude)
  • Pour les hipsters qui aiment les vampires (et lisent l'anglais): The Orange Eats creeps de Grace Krilanovich.

Pour être sûr de lire des livres hipsters en français, vous pouvez cibler trois maisons d'édition –forcément petites, le mainstream, c'est vulgaire (à part Houellebecq: mainstream et hipster). Attila, Inculte et Toussaint Louverture sont des maisons dirigées par des allumés branchés biberonnés à la littérature étrangère qui investissent dans des oeuvres inédites en France (voire parfois à peine connues dans les pays d'origine). Ainsi l'Américain Steve Tesich, mort en 1996, n'a été publié que cette année en France avec le roman Karoo (Toussaint Louverture). L'Allemand Edgar Hilsenrath, qui trente ans avant Les Bienveillantes racontait l'Holocauste du point de vue nazi dans Le Nazi et le Barbier, n'a été édité comme mérité que ces dernières années, par Attila.

En un peu plus mainstream, il y a le Diable Vauvert et les Editions de l'Olivier. La première a fait découvrir David Foster Wallace en France. La seconde a récupéré les droits d'Infinite et s'apprête, enfin, à sortir une traduction française.

C.P.

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