Les Bisons ravis
Paris 18ème arrondissement, XXIème siècle : trois femmes, un Taser et Boris (Vian).
«-Un inconnu, plutôt grand et maigre, sympa mais un peu à côté de la plaque, affirmait que j'étais chez lui alors qu'objectivement, j'étais chez moi. Pas depuis longtemps mais j'avais les clés dans la poche. Ajoutez à cela que son coeur, à ce grand garçon, était impossible à entendre. Et là, il faisait les cent pas. On aurait dit un danseur en train de proposer une performance sur l'anxiété...
-Ursula s'est réveillée avec un nouveau mec mais c'est un mort-vivant qui chante... C'est bien ça ?
-On peut dire "fantôme" ? C'est moins flippant que "mort-vivant", je trouve.
-Nadia, calme-toi et range ce Taser.
-Mais pourquoi ? S'il n'a pas de pouls ça ne va rien lui faire. C'est pas comme s'il risquait de mourir ou de faire un arrêt cardiaque...
-Nadia, tu commences à débloquer.
-Oui, bah on se demande bien pourquoi, franchement.
-Boris ? Monsieur Boris ?
-C'est Vian. Monsieur Vian. Mais vous pouvez m'appeler Boris. Après tout, vous m'avez semble-t-il ressuscité, je vous en dois une.»