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Née en 1959 à Roubaix, Marie Desplechin vit et travaille à Paris. Elle écrit depuis près de trente ans des histoires tendres, drôles, inquiétantes ou magiques à destination de la jeunesse – parmi lesquelles, outre les incontournables Verte (1996) et Le Journal d’Aurore (2006-2009), on recommande avec force Le Sac à dos d’Alphonse (1993), Babyfaces (2010), Sothik (2016, avec Sothik Hok et les illustrations de Tian), Enfances (2018, avec les dessins de Claude Ponti) ou La Capucine (2020).
Adaptée au cinéma, à la télévision ou en bande dessinée, collaboratrice occasionnelle de Robert Guédiguian (Le voyage en Arménie, 2006) ou de Sophie Calle (Prenez soin de vous, 2007), elle écrit donc aussi parfois – mais, chut, ne le répétez pas – pour les adultes.
Elle dit qu’elle écrit souvent « avec une gamine de 9 ans dans la tête » et qu’elle n’est pas « tout à fait adulte ». Depuis 1993 et la sortie du Sac à dos d’Alphonse, Marie Desplechin s’est imposée tranquillement comme la patronne enchanteresse de la littérature jeunesse hexagonale, recevant en décembre dernier le prix de « La Grande Ourse » pour l’ensemble de son œuvre au Salon du Livre de Montreuil.
Deux générations de lecteurs – et ce n’est pas fini – lui doivent leurs premières émotions littéraires, via plus d’une trentaine de romans, contes, fables ou albums, illustrés ou non, où pullulent des lutins facétieux, des phacochères bavards, des maisons-champignons, des fées effrayantes ou une future championne d’athlétisme de la banlieue d’Amiens entraînée par un vigile de supermarché. L’Ecole des Loisirs, qui édite la quasi-totalité de ses ouvrages pour enfants, estime avoir vendu à ce jour 2,3 millions de livres signés Marie Desplechin, dont deux succès maousse costauds traduits dans plus de douze langues : Verte, écoulé à 860 000 exemplaires, ou sa série Le Journal d’Aurore acclamée par (au moins) 267 000 personnes, grandes et petites. Un jour, cette ex-journaliste, fan transie des Malheurs de Sophie devenue l’humble héritière des leçons de « vérité » de la comtesse de Ségur, a noté : « L’enfance est une forêt profonde. »
Dans ce premier épisode, promenons-nous dans les bois tantôt ténébreux tantôt lumineux de sa prime jeunesse, à Roubaix, au creux des années 60-70, où s’enracine et bourgeonne encore la meilleure part de son imaginaire, marquée par des nuits « d’angoisse » et des peurs « extraordinaires ». On y trouve une plante exemplaire, la capucine, qui lui offrit en 2020 le titre d’un roman d’émancipation ainsi qu’un possible autoportrait. « Les capucines sont des plantes robustes. Il ne faut pas se faire trop de souci pour elles. Elles savent se débrouiller seules. »
En partenariat avec Babelio.
Crédits :
Enregistrement : janvier 2021.
Entretien, découpage : Richard Gaitet.
Prise de son, montage : Sara Monimart.
Lectures : Jennifer Anyoh, Stella Defeyder, Richard Gaitet, Delphine Saltel.
Réalisation, mixage : Charlie Marcelet.
Musiques originales : Samuel Hirsch.
Percussions : Johan Guidou.
Illustration : Sylvain Cabot.
Remerciements très spéciaux : Sofia Girard-Bresson, Vadim Girard-Bresson, Joseph Hirsch, Lou Marcelet.
Production : ARTE Radio.